Entre le Polisario et l’Algérie, rien ne va plus
Les réunions se suivent et se ressemblent au siège de l’état-major de l’armée algérienne. Depuis l’annonce du rapt de deux coopérants espagnols et d’une italienne, opéré par AQMI dans les camps de Tindouf, les généraux algériens ne décolèrent pas contre la direction du front indépendantiste saharien. Selon des sources bien informées, le général major Gaïd Salah aurait piqué une colère indescriptible après l’échec de l’opération de ratissage menée par les militaires algériens afin de retrouver les ravisseurs. Il aurait ensuite tourné son rage contre Mohamed Abdelaziz, secrétaire général du Polisario, qu’il aurait personnellement sermonné pour le laxisme de ses troupes. A Alger, et particulièrement dans les rangs du redoutable DRS, on est convaincu que des éléments du Polisario étaient depuis des mois en contact avec les terroristes d’AQMI. Au départ, le DRS signalait un trafic d’armes en provenance des camps de Tindouf en faveur d’Al Qaïda. Aujourd’hui, les services de renseignements militaires algériens sont quasiment sûrs que plusieurs cadres du Polisario sont embrigadés par AQMI. Les évènements qui ont secoué les pays arabes et notamment la Libye, ont fini par convaincre de nombreux éléments sahraouis que seul le Djihad pourrait changer la donne dans la région. A Alger, on reste donc convaincu de la complicité de certains éléments du Polisario dans ce rapt. La rapidité avec laquelle s’est déroulée l’opération, ainsi que la précision de l’action de laissent aucun doute à ce propos. En plus, entre le moment où les coopérants ont été enlevés et celui où l’alerte a été donnée beaucoup de temps s’est écoulé, ce qui a permis aux ravisseurs de prendre le large tranquillement. D’après des sources sécuritaires algériennes, le chef d’état-major de l’armée algérienne aurait exigé une purge au sein de l’appareil sécuritaire du Polisario. Quand on connait les liens familiaux et tribaux très complexes dans les camps de Tindouf, on imagine la difficulté pour la direction du Polisario d’effectuer un tel assainissement. Cela dit, Alger réclame impérativement que des têtes tombent.
source : maghreb intelligence