GAMBIE
Situation géographique
Petit pays d’Afrique de l’ouest, enclavé dans le Sénégal, la Gambie s’étale sur 11 295 km² le long du fleuve Gambie jusqu’à l’océan Atlantique
Capitale :
Banjul (523 000 habitants)
Régime politique : République
Démographie
Population totale : 1 776 000 d’habitants
Densité : 157 hab./km²
Indice de fécondité : 4,7
Croissance démographique : 2,7 %
Espérance de vie : Femmes : 60 ans – Hommes : 57 ans
Société
Ethnies : Mandingue (41 %), Peuls, Wolof, Diola…
Langues : anglais (officiel), mandingue, peul, wolof…
Religions : islam (90 %)
Taux d’alphabétisation : 50 %
Développement humain : 165e / 186 pays (PNUD 2013)
Economie
Monnaie : dalasis
Croissance : -1,62 % (2012)
PIB par habitant : 506 $/hab.
Dette publique : 75% du PIB
Chronologie
18 février 1965 : Proclamation de l’indépendance. Dawda Jawara est nommé Premier ministre.
1970 : La Gambie devient une république et Jawara est élu président.
1994 : Jawara est renversé par un coup d’Etat mené par le lieutenant Yahya Jammeh.
1996 : Adoption d’une nouvelle Constitution. Yahya Jammeh remporte l’élection présidentielle.
2001 : Jammeh est réélu président et réélu en 2006 pour un troisième mandat.
2007 : Les élections législatives confirment la domination du chef de l’Etat et de son parti, l’Alliance patriotique pour la réorientation et la construction (APRC).
Yayah Jammeh est réélu président pour un 4ème mandat le 24 novembre avec 72 % des voix.2012 : Le 17 janvier, l’ancien ministre Amadou Scatred Janneh est condamné à la prison à vie pour avoir distribué des t-shirt portant l’inscription “Coalition pour le changement – Gambie, mettez fin maintenant à la dictature”. Le 25 août, fin de 27 ans de moratoire sur les exécutions capitales avec l’exécution de neuf prisonniers. Le 16 septembre, visite du pasteur baptiste Jesse Jackson, défenseur des droits civiques des Afro-américains. Suite à cette visite, le président autorise l’ONU à enquêter sur la disparition des journalistes gambiens Chief Ebrima Manneh, en 2006, ainsi que celle de Deyda Hydara, co-fondateur du journal privé “The Point”, assassiné par balles le 16 décembre 2004.
Le 21 mai, le ministre de la Justice, Lamin Jobarteh, est limogé par le président Yahya Jammeh. Le ministre du Pétrole, Njogu Bah, est démis de ses fonctions le 13 juin, suite à des accusations de corruption. Ils sont arrêtés et placés en détention. Le 12 juillet, le président Yahya Jammeh procède à un nouveau remaniement gouvernemental, le deuxième en un mois. Le 2 octobre, le pays annonce son retrait du Commonwealth. Le 14 novembre, la Gambie rompt ses relations diplomatiques avec Taïwan, établies en 1995.
mars : le président Yahya Jammeh décide que l’anglais ne sera plus la langue nationale du pays. Il compte la remplacer par une autre langue locale.
août : la Gambie suspend les vols en provenance de Guinée, du Liberia et de Sierra Leone, trois pays sévèrement affectés par l’épidémie d’Ebola.
décembre : tentative manquée de coup d’Etat en l’absence du président Yahya Jammeh, en visite privée à l’étranger. Trois assaillants ont été tués dont le chef présumé du putsch, l’ex-capitaine Lamin Sanneh, déserteur de l’armée.
mars : le gouvernement interdit tous les jeux d’argent, affirmant vouloir lutter contre les “abus” de cette industrie et empêcher les jeunes de devenir une génération d’accros.
30 mars : les soldats soupçonnés d’avoir participé au coup d’Etat manqué du décembre dernier sont jugés en catimini par une cour martiale mise en place par le président. Trois sont condamnés à mort, trois à perpétuité.
juin : le gouvernement donne 72 heures à la représentante du bureau de l’Union européenne sur place à Banjul pour quitter la Gambie.
novembre : le président Yahya Jammeh décrète l’interdiction immédiate de l’excision, loi adoptée par le Parlement le 28 décembre.
décembre : Yahya Jammeh annonce que le pays, à forte majorité musulmane, devient un Etat islamique.
janvier : selon un document gouvernemental, le port du voile devient obligatoire : “tout le personnel féminin des ministères, départements et agences gouvernementaux n’est plus autorisé à montrer ses cheveux pendant les heures de travail officielles à compter du 31 décembre 2015”. Cette décision est abandonnée le 14.
février : le congrès l’Alliance pour la réorientation et la construction patriotique (APRC) désigne l’actuel président Yahya Jammeh, arrivé au pouvoir après un coup d’Etat militaire, candidat du parti à sa propre succession, l’élection présidentielle étant prévue le 1er décembre.
avril : le gouvernement dépose une plainte contre le Sénégal auprès de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), l’accusant de vouloir asphyxier son économie. Depuis début février, les transporteurs routiers sénégalais bloquent à la frontière des deux pays le passage des véhicules et donc des marchandises. Une manière pour eux de protester contre la décision de la Gambie d’augmenter les tarifs douaniers, soudainement passés de 4 000 FCFA à 400 000 FCFA.
avril : manifestation pour des réformes politiques à Serekunda, ville très peuplée située en banlieue de Banjul, fait extrêmement rare dans ce pays conduit d’une main de fer. Plusieurs opposants sont arrêtés, dont Solo Sandeng, qui décèdera lors de cette arrestation.
avril : Ousseynou Darboe, chef de l’UDP, le Parti démocratique uni, est arrêté et emmené par la police avec trois autres responsables de sa formation, lors d’une marche de protestation suite à l’arrestation de plusieurs militants le 14 avril. A travers cette marche, Darboe et ses partisans réclamaient par ailleurs le certificat de décès de Solo Sandeng, responsable national du parti, mort en détention à Mile 2. Amnesty International dénonce un climat de violence et d’impunité dans le pays. Le lendemain, après l’appel du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, auprès de la Gambie à mener une enquête approfondie sur la mort en détention de l’opposant Solo Sandeng, c’est le Haut Commissaire aux droits de l’homme qui se dit «profondément choqué» par la situation dans le pays.
avril : le magazine américain Time publie la liste des 100 personnes les plus influentes dans le monde, parmi elles la jeune Gambienne Jaha Dukureh, fondatrice d’une association de lutte contre l’excision.
mai : nouvelles manifestations à Banjul pour demander la libération des opposants emprisonnés, accusés de participer à des rassemblement, et le départ du président Yahya Jammeh. La Haute Cour de Banjul doit décider du sort d’une cinquantaine de personnes, arrêtées lors des marches contre la réforme de la loi électorale et de la mort en prison de Solo Sandeng, défenseur des droits de l’homme et responsable du PDI.
mai : début des négociations entre le Sénégal et la Gambie pour tenter de résoudre la crise des frontières, fermées depuis trois mois. Réouverture de la frontière avec le Sénégal.
juin : la société civile gambienne réunie à Dakar tente de convaincre les pays membres de la Cédéao de faire pression sur Yahya Jammeh pour que la répression des opposants s’arrête, pour que l’élection à venir soit démocratique.
juin : le pouvoir reconnaît que l’opposant Sandeng est mort en détention.
juin : la société civile créé le hashtag #Jammehfact pour recenser les atteintes aux droits de l’homme.
juillet : le président Yahya Jammeh annonce l’interdiction du mariage des enfants et des mariages forcés, avec des peines pouvant aller à la prison à vie.
juillet : Ousainou Darboe, chef du Parti démocrate uni (United Democratic Party, UDP), principal parti d’opposition, et 17 coaccusés sont condamnés à 3 ans de prison ferme rassemblement illégal, incitation à la violence et complot.
4 octobre : les Etats-Unis décident de ne plus délivrer de visas aux responsables du gouvernement à Banjul ainsi qu’à leurs proches, suite au refus des autorités de Banjul de délivrer passeports et documents de voyage à leurs ressortissants en instance d’expulsion aux Etats-Unis.
octobre : le gouvernement annonce que la Gambie va se retirer de la Cour pénale internationale (CPI), accusant la juridiction “d’être une Cour blanche internationale pour la persécution et l’humiliation de personnes de couleur” et après avoir tenté en vain de convaincre la CPI de poursuivre les pays de l’Union européenne pour la mort de nombreux migrants africains en Méditerranée.
novembre : début de la campagne électorale pour la présidentielle du 1er décembre avec 3 candidats en lice mais un face-à-face opposant le président Yahya Jammeh, au pouvoir depuis 1994, au candidat unique de l’opposition qui présente pour la première fois un front uni, Adama Barrow.
Documentation RFI, novembre 2016