Des milliers de manifestants au Sahara Occidental

Alors que le Maroc offre des avantages aux réfugiés de retour des camps de Tindouf, de nombreux Sahraouis qui ne sont jamais partis ne reçoivent rien.


  • Des milliers de manifestants contre les conditions de vie au Sahara Occidental

A près de 14 kilomètres de la ville de Laayoune, des dizaines de
milliersa-96.jpg de Sahraouis ont planté leurs tentes pour protester contre la politique sociale du Maroc au Sahara Occidental.

Cette situation s’est détériorée dimanche 24 octobre lorsque les forces de sécurité marocaines sont intervenues pour empêcher la foule de grandir.

Un jeune garçon de 14 ans a été tué.

Les manifestants sahraouis souhaitent que le Maroc, qui administre le territoire, garantisse leur droit à l’emploi, au logement et à des conditions de vie décentes.

“Nous ne sommes pas opposés à l’idée d’accorder des facilités à nos frères qui rentrent des camps de Tindouf. Nous reconnaissons les souffrances qu’ils endurent dans ces camps, et les risques qu’ils ont pris lors de leur évasion de ces camps à travers des kilomètres de désert pour rentrer dans leur patrie. Mais en tant que résidents ici, nous ressentons l’oppression parce que personne ne s’occupe de nous et des souffrances de nos jeunes à cause du chômage, de la négligence et de la difficulté à vivre”, a expliqué Mohammed Salem Salek à Magharebia.

Bien que le Maroc propose des logements et un revenu d’environ 570 euros par mois aux Sahraouis qui rentrent des camps de Tindouf, ceux qui ne sont jamais partis ne reçoivent absolument rien.

Ces manifestations ont débuté fin septembre, lorsque les habitants de Laayoune ont été déçus par l’échec des négociations avec les autorités locales concernant leurs demandes d’emploi et de logements pour leurs enfants.

Près de 24 000 personnes sont rassemblées, selon le comité en charge de l’organisation de cette action de protestation, qui surveille l’approvisionnement des camps et contrôle les véhicules et les personnes qui entrent. Les organisateurs s’attachent à ne pas politiser cette manifestation, interdisant tout affichage politique de manière à ne pas distraire les participants de la nature sociale de la manifestation.

Les hauts responsables du ministère marocain des Affaires intérieures Mohamed Tricha, Mohamed Ibrahimi et Ibrahim Boufous ont été dépêchés sur place jeudi dernier pour entamer les négociations.

Mais lors d’un accrochage survenu vendredi matin, une équipe de la sécurité a chargé des manifestants qui tentaient de franchir la barrière pour entrer dans le camp, et plusieurs blessés ont été à déplorer. Parmi eux se trouvaient trois membres de l’équipe de négociateurs qui tentaient de calmer la situation.

Vendredi dans la soirée, après que les responsables marocains eurent décidé de lever toutes les barrières de sécurité et militaires autour du camp et de mettre un terme au siège, des douzaines de voitures sont entrées dans le camp au milieu des cris de joie. Mais dimanche, les forces de sécurité ont une nouvelle fois encerclé ce camp.

Et la situation a pris un tour dramatique avec la mort d’un jeune adolescent.

“Les problèmes que connaissent ces populations sont dus à la manière dont le Maroc a traité le dossier du Sahara il y a plus de 35 ans, et à l’accumulation de nombreuses erreurs. Il est aujourd’hui urgent de changer cette politique et de réparer ces erreurs”, a déclaré Ahl-Hussain Bida, membre du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes (CORCAS).

Mbirkat El-Abd, membre du conseil municipal de Laayoune, tient les autorités politiques locales pour responsables. Il affirme que des responsables corrompus ont dépensé les fonds pour le développement à leur propre usage personnel.

“La distribution des terrains et de l’aide financière s’effectuait de manière fluide. Mais ces deux dernières années, les choses ont commencé à changer, nous ressentons ce changement et le vivons. Aujourd’hui, il existe une réelle volonté de lutter contre la corruption, et de mettre un terme à ce que nous avons vécu par le passé”, a expliqué El-Abd.

“Le Maroc a dépensé des milliards de dirhams pour le Sahara Occidental, mais aucun n’est parvenu jusqu’au peuple”, a-t-il ajouté.


source : magharebia.com

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