Fallait-il rendre grâce à la France ?

On prétend que sans l’intermède colonial qui a duré chez nous moins de 60 ans, notre peuple serait resté inculte et sauvage. En fait, à l’arrivée du colon les Mauritaniens n’étaient ni primitifs ni ignorants. Avant notre contact bien superficiel avec la civilisation judéo-chrétienne, nous appartenions déjà à la civilisation arabo-musulmane. Nous étions tous musulmans et les lettrés parmi nous, toutes ethnies confondues, étaient tous arabisants. L’école coranique était notre établissement d’enseignement, elle alliait flexibilité, proximité et efficacité, assez pour former des docteurs de la loi musulmane, la plus haute autorité cultuelle et culturelle de la société.
Encore, notre pays comptait plusieurs villes dont de très anciennes: Oualata,Ouadane, Chinguetti et Tichit qui étaient des foyers de culture de très haut niveau. Leur rayonnement déteignait même sur nos voisins du Sud, et nos érudits professaient au Maghreb comme au Machreq. Il y avait à côté, par très loin au Nord, Marrakech et Fès, des villes mauritaniennes ou la Mauritanie territoire marocain (c’est une question politique et non géographique), peu importe, elles étaient d’excellents foyers de culture et de civilisation. Mieux, Fès abritait l’une des plus anciennes universités du monde, Université Alqaraouine fondée en 859. Laissés à nous-mêmes on aurait évolué inévitablement vers quelque chose de plus formel et de plus moderne. Certes, nous étions à la périphérie géographique de notre monde. Mais, le centre est à la périphérie ce que la ville est à la campagne, la première finit toujours par remorquer la dernière et influencer irrémédiablement son sort. Rabat, le Caire, Bagdad et Damas allaient tout naturellement impulser chez nous une dynamique de changement, une marche vers le modèle étatique.

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اضافة محمد المهدى صاليحى

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