L’un des responsables des destructions des mausolées de Tombouctou devant la justice

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En tant que chef présumé de la « hesbah », la brigade des mœurs, Ahmad Al Faqi Al Mahdi a dirigé et participé à des attaques contre dix bâtiments consacrés à la religion et des monuments historiques dans la vieille ville de Tombouctou.

Ahmad Al Faqi Al Mahdi, chef touareg d’Ansar Dine, un groupe islamiste radical malien lié à Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), soupçonné d’avoir dirigé la destruction en 2012 de mausolées à Tombouctou, a comparu, mercredi 30 septembre, devant la Cour pénale internationale à la Haye.

Cette comparution dite « initiale » fait suite au transfèrement d’Ahmad Al Faqi Al Mahdi, dans la nuit de vendredi à samedi 26 septembre, au centre de détention de la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye.

Epaisse chevelure frisée, barbe, lunettes rectangulaires, le suspect, habillé d’un costume sombre, s’est adressé en arabe à la Cour. « Mon nom est Ahmad Al Faqi Al Mahdi, je suis de la tribu touareg Al-Ansar », a-t-il déclaré au juge qui lui demandait de s’identifier : « L’arabe est la langue que je comprends et que je parle. »

Le juge Cuno Tarfusser a demandé au greffe de lire les crimes de guerre dont le suspect est accusé, avant de lui lire ses droits : « Vous êtes présumé innocent jusqu’à preuve du contraire. »

La CPI pourrait également fixer mercredi la date de l’audience de confirmation des charges, étape de la procédure devant déterminer si le dossier du procureur est assez solide pour mener à un procès.

  • Première comparution sur les exactions d’AQMI

Il s’agit des premières poursuites de la CPI, entrée en fonction en 2003, pour des destructions d’édifices religieux et de monuments historiques. M. Al Faqi est par ailleurs le premier suspect arrêté dans l’enquête de la CPI ouverte au début de 2013 portant sur les exactions commises par les groupes djihadistes liés à Al-Qaida au Mali.

L’Unesco avait placé Tombouctou sur la liste du Patrimoine mondial de l’humanité après la prise de la ville par les djihadistes au printemps 2012.

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En tant que chef présumé de la « hesbah », la brigade des mœurs, il a dirigé et participé à des attaques contre dix bâtiments consacrés à la religion et des monuments historiques dans la vieille ville de Tombouctou, inscrite au Patrimoine mondial de l’humanité, affirme le mandat d’arrêt délivré à son encontre. L’accusation donne la liste de neuf mausolées et d’une des trois plus importantes mosquées de la ville, Sidi Yahia. L’Unesco avait placé Tombouctou sur la liste du Patrimoine mondial de l’humanité après la prise de la ville par les djihadistes, au printemps 2012.

La procureure de la CPI, Fatou Bensouda, a résumé son rôle dans un communiqué

« Membre zélé d’un groupe armé, (…) Ansar Dine, il a joué un rôle important et actif pour le fonctionnement de la structure mise en place pendant l’occupation de Tombouctou. » « Les attaques délibérées contre des monuments historiques et des bâtiments religieux sont des crimes graves. » « De telles attaques affectent l’humanité tout entière (…) Nous continuerons à souligner la gravité de tels crimes de guerre. »

Le Monde.fr avec AFP et Reuters | • Mis à jour le 30.09.2015 à 14h42

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