Les enjeux de la création de front de défense des droits des populations du nord malien
Le Mali, vraisemblablement, en colère contre l’immixtion de certains pays étrangers dans les affaires de ses populations du nord a vite réagi en arrêtant deux activistes du tout nouveau front pour la défense des droits des populations de l’azawad. Mais, d’après les connaisseurs de la question de nord du mali, c’est l’Algérie qui finance ce front . Celui-ci est une réaction d’Alger à l’ouverture par le mali de son territoire aux forces étrangères notamment françaises et mauritaniennes dans cette partie du Mali celle de Tombouctou ou les algériens sont moins présents par rapport aux régions montagneuses limitrophes de l’Algérie et du Niger ou les renseignements militaires de l’Algérie sont bien implantés.
L’opposition d’Alger aux opérations menées en juillet et en septembre par les armées françaises et mauritaniennes contre des positions d’aqmi dans cette partie du nord du Mali a poussé l’Algérie à revoir sa stratégie en s’investissant dans la création du nouveau front qui n’a pas plu aux maliens. L’objectif étant de réorganiser les populations arabes et touarègues de cette partie de l’Azawad autour d’une orientation générale dictée par Alger. Cette orientation consisterait à s’assurer du soutien des tribus maliennes du nord et de les amener à faire barrage contre la politique du gouvernement malien très complaisante envers les interventions française et mauritanienne. C’est pourquoi, les autorités maliennes ont procédé à l’arrestation de deux responsables de ce front en signe de protestation contre l’immixtion algérienne dans ces affaires intérieures. Et sur la même lancée se situe la tentative du guide libyen Mouammar Kaddafi qui voulait intervenir ‘’économiquement’’ pour aider les populations maliennes du nord à faire face à la pression exercée par les terroristes d’aqmi grâce à la manne des rançons. Kaddafi a affirmé lui-même qu’il a abandonné ses projets dans le nord malien à cause des objections de l’Algérie qui ne veut pas la paix pour cette région du Sahel et qui voit que toute stabilité ou développement iront à l’encontre de ses ‘’projets’’ épaulés par les activités d’aqmi. En soutenant l’initiative de lancer ce front, l’Algérie montre ainsi son mécontentement à l’égard de l’attitude du Mali et de sa politique dans ses régions du nord.
Moussa Ould Othmane