la France envisage un loto pour financer le développement en Afrique

PARIS — La France étudie “la création d’un jeu spécifique pour l’Afrique”, un loto ou un bingo en ligne, qui complèterait l’aide publique au développement et s’inscrirait dans le cadre des “financements innovants”, a déclaré jeudi le secrétaire d’Etat à la Coopération Alain Joyandet.

“Ce jeu en ligne”, qui pourrait voir le jour en 2010, prendrait la forme d’un “bingo pour l’Afrique ou d’un loto”, a-t-il précisé, en réponse à une question sur les idées en cours pour accroître les “financements innovants”.

“Il pourrait rapporter environ 10 millions d’euros par an”, a estimé le secrétaire d’Etat, de retour jeudi d’une tournée dans trois pays africains, la Guinée, le Mali et la Mauritanie.

“Une partie de la mise irait à la bonne cause, permettant de sensibiliser la population” à l’aide des plus pauvres et de mobiliser “les diasporas”, a-t-il fait valoir, indiquant en avoir parlé avec la Française des Jeux, l’entreprise publique qui gère les jeux et les paris en France. Un tel jeu pourrait être exporté en Europe, selon lui.

Le secrétaire d’Etat à la Coopération a précisé, sur la radio RTL, qu’une partie de la mise reviendrait “particulièrement aux enfants africains, pour que nous puissions les scolariser beaucoup plus”.

Le système dit des “financements innovants” pour lutter contre la pauvreté et les maladies a comme application la plus connue une taxe sur les billets d’avion, adoptée par une quinzaine de pays et envisagée par une trentaine d’autres.

A l’étude, figurent aussi une réduction des coûts bancaires des transferts d’argent des migrants vers leur pays d’origine, une imposition sur les transactions financières et de change, une contribution volontaire de 50 centimes sur les billets de trains internationaux, et une autre de 20 centimes d’euros par manuel scolaire payé par les collectivités locales.

Depuis leur création il y a trois ans, les “financements innovants” ont permis de récolter deux milliards de dollars qui s’ajoutent à l’aide publique mondiale au développement (119 milliards de dollars en 2008).

A ce sujet, Oxfam France-Agir Ici a accusé jeudi la France de gonfler artificiellement son aide publique au développement (APD), en estimant que ces nouveaux financements, comme la taxe sur les billets d’avion, “ne doivent en aucun cas être le moyen de combler le retard pris” dans ce domaine.

Selon l’ONG, la France a décidé d’inclure dans le calcul de son aide publique au développement la taxe de solidarité sur les billets d’avion, qui sert à alimenter Unitaid, organisation achetant en gros des médicaments pour les pays pauvres. Cette taxe était jusqu’à présent comptabilisée séparément.

Interrogé par l’AFP, le secrétariat à la Coopération a reconnu que cette taxe serait intégrée à l’APD, sur demande de l’OCDE, tout en assurant qu’elle garderait “son caractère additionnel”.

AFP

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